mardi 24 juillet 2018

Menteur

L'histoire :
Les magiciens ont-ils vraiment des pouvoirs ?
Oubliez les tours de cartes de Tonton Jeannot, les assistantes en maillot de bain et les lapins !
Avec François Martinez la magie devient drôle, moderne et opère à quelques centimètres de vous et parfois même... dans vos mains !
Un DVD aux pouvoirs magiques ; un tour où les cartes passent à la broyeuse et au chalumeau ; un Coca qui obéit au doigt et à l'oeil ; des prédictions qui volent au-dessus du public...
Aucun doute, il a des pouvoirs... Ou alors, c'est un sacré menteur !

Mise en scène : Alexandra Bialy
Avec : François Martinez

Ce que j'en pense :
François Martinez, je l'ai connu en 2014, avec son premier spectacle, durant son premier OFF.
Depuis, je ne le lache plus. Chaque fois que je vais le voir (deux fois par festival ah ah) j'en prends plein les yeux, je suis à fond dans le coté magique, comme si tout etait vraiment vrai.
Il trouve toujours des tours super, novateurs, et pourtant tres basiques.
Et ça marche à tous les coups. François Martinez est talentueux ET drole.
C'est toujours une heure de rire, de magie, de moments inoubliables, de folie...
Les grands adorent, les enfants adorent. N'hesitez plus, courrez-y (vite !)

Au Palace à 15h

lundi 23 juillet 2018

La mort (d')Agrippine

L'histoire :
Au théâtre, nous savons que ce que nous regardons n'est pas "vrai" ; que c'est "du théâtre". Mais, à peine le savons-nous que nous décidons, n'est ce pas, de le tenir -momentanément- pour vrai.
Dans La mort (d') Agrippine, d'un auteur dont tout le monde connaît le nom, et l'oeuvre presque personne (il s'agit de Cyrano de Bergerac : le véritable !), nous ne cessons d'apprendre que ce qui vient de se dire n'était pas "vrai". Que les "personnages"... mentaient. Tous. Tout le temps. Même, peut être, quand ils avouent qu'ils mentent ! Tout se passe ici comme s'ils étaient, en même temps qu'"eux-mêmes", les acteurs de leurs personnages...

Mise en scène : Daniel Mesguich
Avec : Sarah Mesguich, Sterenn Guirriec, Rebecca Stella, Joëlle Lüthi, Jordane Hess et Yan Richard.

Ce que j'en pense :
La claque. Il n'a fallut à Sarah Mesguich que deux minutes pour me faire pleurer. Agrippine entre sur scène, magistrale et magnifique, déclame son amour à un Germanicus fraîchement tué. Elle le vengera.
S'ensuit 1h40 de déclamation en alexandrins magnifiques, puissants, criés, crachés, totalement habités par les comédiennes.
La mise en scène est rythmée, ça s'agite dans tous les sens, il n'y a pas de temps morts. Les costumes (et le maquillage) sont la plus belle chose que j'ai vu de toute ma vie.
Il faut peut être un temps d'adaptation pour comprendre un peu tout. Qui est qui, le nom des personnages, qui fait quoi, ce qui se passe vraiment, ce qui vient d'arriver et ce qui arrivera.
Mais tout est dans la beauté. On savoure Agrippine et on regrette que tout ça ne dure pas plus longtemps finalement.
Sincèrement je n'ai absolument aucune idée de comment expliquer  ce que j'ai ressenti. Agrippine restera l'un de mes grands coups de cœur de ce OFF, c'est l'évidence même. Je ne sais pas combien de temps il me faudra pour m'en remettre, mais je pense que dans ma vie, il y aura un avant et un après Agrippine.
Sarah Mesguich est tellement fabuleuse.
J'en ai pris plein le bide, plein les yeux et surtout, plein le coeur.

Pour une critique bien mieux écrite mais qui dit tout comme moi, lisez l'article du Bruit du OFF (et oubliez la critique de l'Express qui a à peu près 0 construction et 0 argument.)

Au Chêne noir à 12h05 jusqu'à dimanche

samedi 21 juillet 2018

Chattologie

L'histoire :
Une courte conférence en gestion des flux.

"Chattologie" est un spectacle ouvert à toutes et à tous.
Vraiment, venez.

Oui, ça s'appelle "Chattologie", parce qu'on va parler de chatte. Principalement de règles, en fait. Eh si. Il va donc y avoir un peu de gros mots tels que "cul", "bite" et "Laurent Wauquiez". Mais aussi quelques infos sur le cycle menstruel, la manière dont elles sont perçues, vécues, subies.
Et en spécial featuring, Pline l'Ancien viendra nous faire part de ses considérations hautement scientifiques sur le sandwich à la mayonnaise. (C'est gentil, Pline, fallait pas.)

Mise en scène : Karim Tougui
Avec : Klaire fait grr

Ce que j'en pense :
Cette conférence-spectacle réunit à peu près tout ce que j'aime : Klaire, Louise Mey (à l'écriture) et la chatte. J'avais même mis ma plus belle tenue, à savoir mon merveilleux tshirt Bois mes regles (qui est la vanne préférée de Louise Mey. Ou peut être de Klaire) et mon pin's clitoris.
Je peux parler de chatte, uterus, clito et menstrues pendant des heures. (mon dieu oui, si jamais l'année prochaine vous voulez quelqu'un d'autre sur scène je peux le faire gratos).
Je me souviens l'année dernière, Klaire a annoncé faire ce spectacle et je l'ai agressée direct en mode "oh mon dieu je veux ça au OFF !!" auquel elle m'a répondu par un clin d’œil...
Bref, j'étais à fond, j'étais ravie mais alors à un point pas possible de pouvoir voir ce spectacle ET  Klaire.

Bon alors clairement, personnellement je n'ai pas appris énormément de choses, je savais déjà la plus part. Mais ça reste très instructif et indispensable en fait. Il FAUT parler du corps des femmes, de notre anatomie, de nos règles (absolument tout le monde est concerné par les menstrues, de près ou de loin. Si tu n'as pas de chatte tu as forcement dans ton entourage quelqu'un qui en a une), de toute la discrimination que l'on subit dès l'instant où l'on a une chatte.
Klaire est drôle, très drôle. Hyper à l'aise sur scène (non attends, faut qu'on parle du grand écart porté steuplé), on se marre, on participe, on est à fond, on écoute et savoure son discours.
Le public prend conscience des choses (enfin, quand Klaire parle de l'isolement des femmes pendant leurs règles dans certaines tribus, j'ai pas compris pourquoi tout le monde se marrait... iels pensaient sûrement qu'elle racontait une connerie. mais bref !)

Les petites diapo aussi sont très drôles. BITE BITE BITE.
On apprend sur un peu tout ce qui concerne l'utérus. Le fonctionnement du cycle menstruel, les protections périodiques, le problème des gynécos (dans certaines villes de région parisienne il n'y en a aucun !), etc.

C'était clairement très intéressant, très drôle, très motivant. A aller voir entre meufs, entre mecs, tout le monde.

Au Pandora à 11h jusqu'au 28 juillet

One médical show

L'histoire :
Après une immersion dans un hôpital, Julien vous dresse son diagnostic.
Bloc opératoire, urgences, salles d'attente, patients, infirmières, médecins, médicaments... Tout est passé en revue avec humour bien sur.

Narcoleptique? Allergique? Réchauffement climatique? Troubles érotiques? :
PRENEZ STRELZYK !

Attention, ce médicament contient du Paracétrodrol.

Mise en scène : Isabelle Leguerlier
Avec : Julien Strelzyk

Le teaser :

Ce que j'en pense :
Julien Strelzyk a passé un mois (je crois) en immersion dans un hôpital, pour préparer son spectacle évidemment, mais surtout pour voir comment ça se passait vraiment, du coté des médecins, pour en parler. Et pour comprendre le services des Urgences. Pourquoi on est si nombreux, pourquoi finalement on passe 3 ou 4h à attendre aux urgences, etc.

J'ai trouvé ce spectacle assez inégal, je n'ai pas ri à tout bout de champ à m'en décrocher la mâchoire. Mais quand j'ai ri, j'ai ri vraiment. Julien est hyper dynamique, il met vraiment une sacré ambiance, il est proche du public qu'il martyrise un peu trop. Il a la vanne et les jeux de mots faciles, et ça, c'est du talent.
J'ai passé un vrai bon moment et clairement, je lui souhaite beaucoup de succès, à Avignon comme après.
(en plus il est beau putain) (oui je suis une femme futile)

Au Palace à 15h30 jusqu'au 29 juillet

mercredi 18 juillet 2018

Piano Furioso - Opus 2

L'histoire :
Insatiable baroudeur, à la fois pianiste, chanteur, compositeur, chef d'orchestre auteur et comédien, Gilles Ramade a fait de la dispersion un art.
Son dernier spectacle, Piano Furioso, est à son image : insolent, surprenant, inclassable. Il bouscule les codes académiques et s'attaque à la bienséance du classique. Sa rencontre avec Jérémy Ferrari était une évidence.
Un show déluré et hilarant, mené de main de maître par un virtuose partageant sa passion entre Bach, Ray Charles, Gainsbourg et bien d'autres... Toutes les générations rient avec le maestro.

Mise en scène : Jérémy Ferrari
Avec : Gilles Ramade

Le teaser :


Ce que j'en pense :
Wahou ! Je n'y connais absolument rien en musique, en solfège, en partition, en classique. De ce coté là je n'ai absolument aucune culture. Mais la musique est quelque chose de merveilleux, de beau, de primordial dans notre monde.
Ça fait deux ans je crois que Gilles Ramade joue son Piano Furioso au OFF, cette année je me suis décidée à y aller.

Un piano sur la scène, un jeu de lumières sublimissime. Gilles Ramade nous donne un cours de piano, s'amuse et nous amuse avec son instrument.
Honnêtement, la mise en scène de Jeremy Ferrari on ne la remarque même pas. A part deux trois vannes qui sont bien de son style, il n'y à aucun moment la moindre trace de "la patte Ferrari" et ça, c'est appréciable. J'adore Jérémy Ferrari mais si on peut éviter de tout mélanger tout le temps, c'est cool.

On passe avec Gilles Ramade un peu plus d'une heure de folie. Mozart, Beethoven, Bach... Tout y passe. Il nous raconte avec humour son parcours, l'apprentissage, la difficulté, le coté ennuyeux.
Il y a un véritable rythme de fou sur la scène et ça se ressent dans le public. Personnellement, j'ai eu plusieurs fois super envie de me lever pour danser tellement j’étais envahie par la musique. Et le chant !
Car oui, Gilles Ramade est aussi chanteur !
Si je suis arrivée au théâtre à peine réveillée, j'en suis ressortie à 22h en pétant la forme.
La folie et la bonne humeur de Gilles Ramade sont hyper communicatives, on passe vraiment une heure superbe.
Et meme si vous n'aimez pas Beethoven, vous ne perdrez pas votre temps, promis.

Au Palace à 20h30 jusqu'au 29 juillet

lundi 16 juillet 2018

Les douze travaux d'Hercule... ou presque

L'histoire :
Il était une fois, en Grèce, au cours du VIème siècle avant la naissance de Jésus Christ, un héros, c’est-à-dire, l’enfant d’un dieu et d’une mortelle, du nom d’Hercule. Ce dernier eut le malheur de faire une terrible bêtise. Alors les dieux lui ordonnèrent de réaliser une série de travaux tous plus difficiles les uns que les autres. Notre histoire commence alors qu’Hercule vient d’achever son troisième travail, et retourne voir son terrible commanditaire : Eurysthée, le Roi de l’Argolide en Grèce .
Dans une comédie trépidante, nous allons revivre à travers les yeux du petit Thésée, quelques-uns des douze travaux qui ont rendu Hercule légendaire.
De la capture du terrible taureau de Minos, en passant par le lac Stymphale habité par l'épouvantable roi des oiseaux mangeur d'hommes, à son voyage aux Enfers pour y combattre Cerbère et Hadès, nous verrons comment l’alliance de Thésée et d’Hercule viendra à bout de la mauvaise foi des Dieux de l’Olympe.

Le teaser :


Mise en scène : Sarah Gabrielle
Avec : Alexis Consolato, Joëlle Luthi, Alexandre Levasseur, Jacques Courtès

Ce que j'en pense :
La mythologie grecque est un sujet fascinant.
Il  y a toujours moyen de faire de ces histoires de jolis spectacles.
Ici, il est clair que l'on aura à faire à un spectacle complètement tordu, loufoque et drôle, totalement décalé.
Eurysthée n'est pas un connard, juste un gros trouillard qui a moins de pouvoir qu'il ne se l'imagine. Et qui est bien plus drôle qu'il ne le croit, aussi.
Thésée croise le chemin d'Hercule, son héros, et tient absolument à l'aider pour ses travaux. Un gamin qui aide un demi-dieu ? Allons bon.
Les comédiens ne sont là que pour amuser les enfants, ils font tres bien le job et leurs personnages en deviennent sympathiques voir attachants.
Les costumes et le décor étaient très réussis, on s'y croirait presque !
Sur la scène, il y a une ambiance de folie, qui envahit le public. Absolument tout le monde, petits ou grands, se marre et passe un vrai bon moment. J'ai adoré, réellement, ce spectacle est très bien foutu, j'ai passé un très bon moment, c’était très drôle. Loufoque comme j'aime.
J'ai juste une sale chanson dans la tête et ça m’énerve. Mais chut, je n'en dirais pas plus.

A La Luna à 16h20 jusqu'au 29 juillet.


La mécanique du coeur

L'histoire :
Édimbourg, 1874. Jack naît le « jour le plus froid du monde » avec un cœur gelé. La sage-femme sorcière qui l'a mis au monde parvient à le sauver, en greffant sur son cœur une horloge à coucou. C’est un peu bricolé, mais ça marche…, à condition d'éviter toute émotion forte : pas de colère donc, et surtout, pas de sentiment amoureux. Mais le regard de braise d'une petite chanteuse de rue mettra le cœur de fortune de notre héros à rude épreuve. Prêt à tout pour la retrouver, Jack se lance tel Don Quichotte dans une quête amoureuse qui lui fera connaître les délices de l'amour comme sa cruauté.

Mise en scène : Coralie Jayne
Avec : Nicolas Avinée, Pierre-Antoine Lenfant, Clara Cirera, Mylène Crouzilles, Gabriel Clenet, Maxime Norin, Laurent Vigreux

Ce que j'en pense :
S'attaquer à un si beau roman pour le porter sur les planches était un pari des plus risqués.
Je suis très fan de Mathias Malzieu et ce bouquin a été une révélation folle.
La mise en scène est fabuleuse. Il y avait de la beauté, de la folie, de la naïveté. C’était magnifique, magique.
Clara Cirera est une Miss Acacia totalement époustouflante.
Le rôle de Jack a été taillé pour Nicolas Avinée, tant son jeu était naturel.
Les autres comédien.ne.s n’étaient pas en reste, cette scène est beaucoup trop petite pour tant de talents.
Les chansons, la musique, tout était entraînant. On aurait envie que tout nous reste en tête pour le reste de l'année.
La scénographie était parfaite. Tout ce décor semble juste bricolé vite fait mais reste totalement dans l'esprit de l'histoire.
Le maquillage aussi mérite qu'on en parle. Des visage couverts de blanc, neutres, avec une petite pointe de couleur par ci par là pour ré-hausser les traits des visages. Sobre, universel, efficace.
Je suis sortie de la salle les larmes aux yeux et le sourire au cœur. Une adaptation brillamment réussie et ultra fidèle au roman.

Pour tous les fans de Mathias Malzieu ou du roman, pour les gens qui ont gardé leur âme d'enfant, pour qui croit en la beauté et l'amour. A voir absolument, vous vivrez l’expérience la plus fabuleuse de votre vie.

Au Pandora à 10h20 jusqu'au 28 juillet.

samedi 7 juillet 2018

Hamlet

L'histoire :
Le roi du Danemark est mort…Deux mois ont passé et sa femme Gertrude se remarie avec Claudius, son propre beau-frère ! Le jeune Prince Hamlet, fils de Gertrude et du feu roi, et neveu de Claudius, vit très mal cette situation… Or, au dehors des remparts du château d’Elseneur, apparaît, les nuits de pleine lune, un spectre ! Y aurait-il quelque chose de pourri dans le royaume du Danemark ?

Le teaser :

Mise en scène : Xavier Lemaire
Avec : Grégori Baquet, Christophe Charrier, Pia Chavanis, Julie Delaurenti, Olivier Denizet, Laurent Muzy, Didier Niverd, Manuel Olinger, Stéphane Ronchewski, Ludovic Thievon, Philipp Weissert

Ce que j'en pense :
On ne présente plus Hamlet. La pièce la plus célèbre de Shakespeare.
C'est aussi ma préférée. De tout le théâtre classique, je ne garderais qu'Hamlet (je vous ai dit que j'avais un Rosencrantz tatoué sur le bras ?).
L'histoire d'Hamlet est d'une telle puissance, une telle intensité.
Le prince est convaincu que son roi de père a été tué par son oncle, dans le seul but de lui voler le trône. Il passe pour fou auprès de tous, mais tant pis, il prouvera qu'il a raison !

Xavier Lemaire nous sert ici une version résolument moderne et rock 'n' roll qui se marie très bien avec le texte originel, auquel il n'a à peine toucher pour le moderniser.
La scénographie a beau être simple, elle fait partie des plus belles que j'ai vues. Deux immenses escaliers mobiles qui font office d'un peu tout, noir, sobres.
La mise en scène est absolument magnifique, rythmée, puissante.
Les comédiens sont leurs rôles, Grégori Baquet s'est totalement imprégné d'Hamlet et de sa folie. Il EST Hamlet. Il nous imprègne jusqu'au plus profond de nos tripes. Et on savoure.
2h d'une absolue beauté. Superbe et époustouflant.

*Je ne suis fou que par vent de nord-nord ouest. quand le vent est au sud, je peux distinguer un faucon d'un vrai con*

A voir, revoir, savouer et aimer au theatre des Halles à 22h jusqu'au 29 juillet.